A un point charnière
« Nous sommes à un point charnière pour la reconstruction à venir », c’est en ces termes que Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, s’exprime dans un entretien au ton vigoureux, accordé à Nouvelles de Chrétienté (n°125, sept.-oct. 2010), et mis en ligne sur dici.org. Il y précise la déclaration faite à laportelatine.org, le 7 octobre, sur les besoins spirituels des différents pays qui ne peuvent être satisfaits faute d’un nombre suffisant de prêtres. Mais surtout il donne son point de vue sur le bilan de trois ans d’application - plutôt restrictive - du Motu Proprio sur la messe traditionnelle : « Il y a deux esprits incarnés dans deux messes. C’est un fait ! » Et il évoque les rapports actuels entre les épiscopats locaux et le Saint-Siège : « Nous sommes bien aux temps annoncés où l’on verra cardinal contre cardinal, évêque contre évêque ».
Au sujet de la conférence de Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, sur l’herméneutique de la continuité, en juillet dernier, Mgr Fellay déclare : « L’on nous présente un nouveau Vatican II, un concile que de fait nous n’avons jamais connu, et qui se distingue de celui qui a été présenté pendant les quarante dernières années. » Et d’ajouter : « Si l’on constate une telle divergence d’interprétation au sujet des textes du Concile, il faudra bien un jour convenir que les déficiences de ces textes y sont bien pour quelque chose. »
Sur une solution de la crise dans l’Eglise, le supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X affirme : « Le choix des hommes sera déterminant. Si la politique des nominations d’évêques change enfin, on peut espérer. » Dans le même registre, il souhaite « une profonde réforme de l’enseignement dans les universités pontificales et de la formation des prêtres dans les séminaires. »
A propos du rôle de la Fraternité Saint-Pie X qui fête cette année son 40e anniversaire, Mgr Fellay révèle : « Lorsque nous demandons aux prêtres qui se rapprochent de la Fraternité ce qu’ils attendent de nous, ils nous répondent d’abord qu’ils attendent la doctrine. » Au sujet de la jeune génération attachée à la Tradition, il constate qu’« elle est en attente, prête pour l’aventure de la Tradition, sentant bien que ce qui lui est offert au dehors n’est que du toc. »
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