Un seul coffre pour l’or du Vatican
Palais apostolique abritant l’IOR
Le pape François a imposé la date limite du 1er octobre 2022 à tous les bureaux et institutions liés au Saint-Siège en Italie et dans le monde, pour rapatrier leurs avoirs auprès de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), l’organe bancaire du Vatican. Une décision qui a pour but d’éviter de futurs scandales financiers, à l’instar de celui qui a touché la secrétairerie d’Etat ces dernières années.
Le pape François a imposé la date limite du 1er octobre 2022 à tous les bureaux et institutions liés au Saint-Siège en Italie et dans le monde, pour rapatrier leurs avoirs auprès de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), l’organe bancaire du Vatican. Une décision qui a pour but d’éviter de futurs scandales financiers, à l’instar de celui qui a touché la secrétairerie d’Etat ces dernières années.
« Qu’en tout, il n’y ait qu’un seul principe », écrit Aristote à la fin du livre XII de ses Métaphysiques. Un adage philosophique qui s’applique désormais aux finances du Vatican : A compter du 1er octobre prochain, l’Institut pour les œuvres de religion devient seul responsable de l’argent du Saint-Siège.
Concrètement, la décision prise par rescrit papal signé à l’issue de l’audience du 23 août 2022 accordée au secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, prévoit de rapatrier tous les titres, comptes et fonds financiers déposés dans des banques italiennes ou étrangères.
Le décret du pape François fait suite à la décision prise plus tôt dans l’année, de confier la gestion de tous les actifs du Vatican à un seul organe, l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (Apsa), dans le but de mettre fin à des décennies de mauvaise gestion qui ont abouti à l’investissement douteux de 350 millions d'euros dans une propriété londonienne.
Un scandale financier pour lequel dix personnes – dont le cardinal Angelo Becciu, ancien substitut de la secrétairerie d’Etat, récemment rentré en grâce auprès du pontife romain – sont actuellement jugées devant le tribunal du Saint-Siège.
L’IOR a, par le passé, été pointé du doigt pour son manque de transparence et ses opérations douteuses, mais après une dizaine d’années d’efforts pour nettoyer les écuries d’Augias, la « banque du Vatican » semble avoir réussi à se débarrasser de sa réputation de paradis fiscal offshore.
Des années de réformes ont ainsi réduit sa liste de clients aux bureaux du Vatican, aux employés, aux congrégations religieuses et aux ambassades.
Le pape François marque ainsi sa volonté d’appliquer la réforme de la Curie, sanctionnée par la constitution apostolique Praedicate Evangelium, promulguée le 19 mars dernier et entrée en vigueur le 5 juin suivant.
Bien que ce document contînt déjà la demande de transfert de fonds vers L’IOR, de nombreux organismes avaient freiné des quatre fers, d’où le rescrit signé par le Saint-Père qui, en théorie, devrait faire plier les plus récalcitrants.
Le rôle prépondérant donné à L’IOR s’inscrit en effet dans la politique de centralisation, élément clé de la réforme qui prive tous les dicastères du Saint-Siège de la possibilité d’investir des fonds de façon indépendante.
Le 1er octobre prochain, les fonds rapatriés vers L’IOR s’ajouteront aux 5,1 milliards d’euros d’actifs dont dispose déjà l’organe bancaire, qui a déclaré 18 millions d’euros de bénéfice pour l’année 2021.
(Sources : Associated Press/Huffington Post/Reuters – FSSPX.Actualités)
Illustration : Monchelsea, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons