Une délégation du patriarcat de Constantinople en visite à Rome
A l’occasion de la fête des saints Pierre et Paul, le 29 juin, une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople s’est rendue, comme chaque année, à Rome. Le Saint-Siège enverra ses représentants à Constantinople pour la fête de saint André, le 30 novembre.
Le 30 juin, Benoît XVI a reçu en audience Mgr Ioannis, métropolite de Pergame et chef de la délégation, Mgr Gennadios, métropolite de Sassima ainsi que l’archimandrite Bartholomé, vice-secrétaire du saint Synode du patriarcat œcuménique. Rappelant "la nécessité d’unir les forces et de ne pas économiser son énergie afin que le dialogue officiel, qui a débuté en 1980 entre les Eglises catholiques et orthodoxes dans leur ensemble, reprenne avec vigueur", le pape a tenu à exprimer "ses sentiments de reconnaissance" à Bartholomé Ier qui "est en train de s’employer à réactiver les travaux de la Commission mixte internationale catholique-orthodoxe".
"Je désire l’assurer qu’il est de ma ferme volonté de soutenir et d’encourager cette action", a-t-il poursuivi en demandant aux membres de la délégation "d’informer" Bartholomé Ier de sa "volonté" de "poursuivre avec une ferme détermination, dans la recherche de la pleine unité entre tous les chrétiens". "Nous voulons ensemble continuer sur la voie de la communion, et accomplir ensemble de nouveaux gestes et de nouveaux pas, qui conduisent à dépasser les incompréhensions et les divisions qui demeurent".
"La recherche théologique, qui doit affronter des questions complexes et trouver des solutions qui ne soient pas réductrices, est un engagement sérieux, auquel nous ne pouvons pas nous soustraire", a insisté le pape. "L’unité que nous recherchons n’est ni une fusion, ni une assimilation, mais le respect de la plénitude multiple de l’Eglise laquelle, conformément à la volonté de son fondateur Jésus-Christ, doit toujours être, une, sainte, catholique et apostolique".
Depuis la dernière rencontre de Baltimore aux Etats-Unis, en 2000, le dialogue entre l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes "n’a pas été interrompu mais ralenti", précise-t-on au Vatican. "Depuis quelques années, les deux parties sont en train de préparer la relance du dialogue". Mais "nous dépendons de la réponse d’ensemble des Eglises orthodoxes". Le Saint-Siège est dans l’attente de ce qu’elles vont lui communiquer. Les Eglises orthodoxes doivent avant tout "se mettre d’accord entre elles".
Les discussions de la Commission théologique prévue le 13 septembre prochain, à Istanbul, devraient porter sur l’ecclésiologie. Le sujet est "plus large que le seul dossier pétrinien", explique-t-on au Vatican. Etudier la structure ecclésiologique amène nécessairement à étudier "celles de la collégialité, de l’unité et de la synodalité". "Il faut étudier les structures du 1er et du 2e millénaires ainsi que les besoins pour l’Eglise du 3e millénaire". Ce qui conduit à "étudier l’autonomie légitime des Eglises, l’unité et la visibilité de cette unité", et "le rôle propre aux patriarches et à l’évêque de Rome". Il s’agira d’établir "un équilibre entre la primauté et la collégialité, entre l’unité et la diversité, entre les Eglises locales et Rome".