Une exposition sur le rôle historique de l’Eglise en Irak

« Les grandes heures des manuscrits irakiens » : c’est le thème choisi pour cette exposition exceptionnelle qui se tient à Rome, du 10 au 17 juin 2017, au couvent dominicain de Santa-Maria-Sopra-Minerva.

La Bibliothèque du couvent des Dominicains de Mossoul, au nord de l’Irak, abritait plus de 800 manuscrits, dont les plus anciens - syriaques, chaldéens et arabes - remontent au XIIIe siècle. Elle recelait également des photographies exceptionnelles provenant du fonds d’archives du couvent. Le père Nageeb Michaeel, dominicain mossouliote, a pu les sauver, au péril de sa vie, lors de l’arrivée des combattants islamiques dans la deuxième ville d’Irak, à l’été 2014. L'ensemble a pu être mis en sécurité à Erbil, dans le Kurdistan irakien.

Ces manuscrits témoignent, par la qualité de leur calligraphie et la richesse des enluminures, de la civilisation chrétienne en Mésopotamie. Ce fonds exceptionnel concerne toutes les disciplines : liturgie, théologie, spiritualité, hagiographie, histoire, philosophie, science et astrologie, langues, littérature et musique. Il constitue un remarquable témoignage de la richesse de la tradition chrétienne orientale entre le Tigre et l’Euphrate, depuis l’aube du christianisme jusqu’au XXIe siècle.

Organisée à Rome sous le patronage de l’Ambassade de France près le Saint-Siège, cette exposition a été inaugurée lors d’un vernissage, le vendredi 9 juin, en présence de Mgr Jean-Louis Bruguès, op., archiviste et bibliothécaire de la Sainte Eglise romaine, ainsi que du cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Auparavant, elle avait été présentée aux Archives nationales à Paris, en 2015.

Le cardinal Sandri, interrogé par Radio Vatican, a rappelé qu’on ne peut pas « penser l’histoire de l’Irak sans faire référence à la foi chrétienne ». Tant que l’instabilité demeurera dans le pays, ces manuscrits inestimables demeureront sous la garde de l’Ordre de Saint Dominique.