Une revue destinée aux cardinaux en vue du conclave
Depuis quelques mois, une nouvelle revue créée expressément pour eux, circule parmi les cardinaux, dans le but avoué de les aider à « se connaître pour prendre les bonnes décisions dans les moments importants de la vie de l’Église ». Autrement dit : en prévision du futur conclave.
La revue, qui a pris comme titre Cardinalis, est envoyée à tous les membres du Sacré Collège et peut être lue en quatre langues, y compris en ligne. Elle est éditée en France, à Versailles. La rédaction est assurée par « une équipe de vaticanistes de tous les pays et de diverses tendances ».
Le premier numéro est sorti en novembre 2021 avec en couverture le cardinal irakien Louis Raphaël Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, et le second en avril de cette année avec en couverture le cardinal Camillo Ruini.
Reprendre l’inspiration de Vatican II
Le premier numéro, après une présentation du projet : reprendre l’inspiration de Vatican II et servir de trait d’union entre les cardinaux, présente le cardinal Sako. Suit un article d’Andrea Gagliarducci sur Traditionis Custodes, qui a réagi et qui n’a pas réagi. Il présente ensuite les principaux artisans du motu proprio : les cardinaux Pietro Parolin, Marc Ouellet, Giuseppe Versaldi et Beniamino Stella.
Le numéro poursuit sur « Le cas français » et le communiqué des communautés ex-Ecclesia Dei. Il traite ensuite du voyage du pape en Hongrie et Slovaquie et enfin présente deux cardinaux : Dieudonné Nzapalainga et Thimothy Dolan.
L’entretien d’ouverture du deuxième numéro est consacré au cardinal Camillo Ruini, réalisé par la vaticaniste américaine Diane Montagna. Le cardinal insiste sur les vérités « centrales et décisives » du christianisme, sur lesquelles l’Église gagne ou perd tout.
« Le premier point, est (…) la foi et la confiance en Dieu, le primat de Dieu dans notre vie. Le second point, inséparable du premier, est la foi en Jésus Christ Fils de Dieu et notre unique sauveur. Le troisième est l’homme, créé à l’image de Dieu et devenu en Christ son fils adoptif, l’homme appelé à la vie éternelle, l’homme qui aujourd’hui déjà cherche à vivre en fil de Dieu. »
En particulier, il ne faut pas occulter – souligne Ruini – la vérité de Jésus Christ unique sauveur de tous, affirmée par le Nouveau Testament et réaffirmée par la déclaration Dominus Iesus de 2000, un « document fondamental » contre le relativisme présent jusque dans l’Eglise.
L’idée que cette vérité capitale devrait revenir au centre de l’attention des cardinaux appelés à élire le prochain pape est soulignée quelques pages plus loin dans ce même numéro de Cardinalis, par un article au titre qui parle de lui-même : « Memorandum pour un futur conclave ».
Signé par le professeur Pietro De Marco mais produit par un think tank plus large, ce « Memorandum » met en garde contre le fait de mettre sur un pied d’égalité la révélation chrétienne et les autres religions ou à dépouiller la mort sur la croix de Jésus de toute dimension rédemptrice, la réduisant à un message éthique de transformation des cœurs et de la société.
Si l’on occulte cette vérité primordiale « on file, comme cela arrive malheureusement, vers la dissolution du sujet chrétien ». Et donc, même dans un conclave – avertit le « Memorandum » – il faudra remettre au centre de la réflexion « la fidélité à la mission de Pierre de confirmer ses frères ».
Il faut aussi signaler une très intéressante participation du cardinal Walter Brandmüller : « Prolégomènes sur les entretiens pré-conclave », qui mérite une considération particulière. Le numéro se termine avec la présentation des cardinaux Malcom Ranjith et Reinhard Marx.
Une initiative certes intéressante, et qui aura sans doute du poids, mais qui reste dans des limites qui ne lui permettent pas de donner une solution à la crise de l’Eglise.
(Source : Diakonos.be/Cardinalis – FSSPX.Actualités)
Illustration : © Cardinalis