Une visite apostolique du diocèse de Strasbourg annoncée par la nonciature

Source: FSSPX Actualités

Cathédrale de Strasbourg, portail principal

Il n’est pas usuel d’annoncer publiquement la visite apostolique d’un diocèse via la nonciature. Pour le diocèse de Fréjus-Toulon, la visite apostolique avait été effectuée longtemps avant que les sanctions n’éclatent début juin. Cependant, pour l’archevêché de Strasbourg, l’ambassade du Vatican à Paris a fait savoir le jeudi 23 juin, par écrit, que les visiteurs arriveront le lundi 27 juin.

Quelle est la raison possible de cette visite, mais aussi de cette annonce ? Ni la nonciature, ni le diocèse ne précisent la nature ou l’objet de cette visite. Ils se contentent de noter que les visiteurs seront Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, assisté de Mgr Joël Mercier, secrétaire émérite du dicastère pour le clergé.

Mais en revanche, Le Figaro et La Croix sont d’accord dans leur livraison du vendredi 24 juin 2022 : il s’agirait de la méthode de gouvernement de l’évêque, Mgr Luc Ravel, ancien évêque du diocèse aux armées, et archevêque de Strasbourg depuis le 18 février 2017.

Selon Le Figaro, François ne devrait rien trouver à redire à l’orientation personnelle de Mgr Ravel : pas du tout traditionaliste et adepte de la spiritualité du jésuite Pierre Teilhard de Chardin. Et le seul évêque français à avoir appelé publiquement à la réélection du président Emmanuel Macron.

Il faut rappeler que l’archevêché de Strasbourg est nettement plus fortuné que la plupart des autres diocèses de France, en raison du concordat qui y est toujours en vigueur : ce qui signifie que l’Etat français verse un salaire au clergé des diocèses d’Alsace et de Lorraine, ainsi que des subventions pour l’entretien des bâtiments.

Selon un témoin cité par La Croix, cela donne aux prêtres et aux agents pastoraux « un certain sentiment d’indépendance vis-à-vis de l’évêque ».

Il se dit aussi que les prêtres étaient mécontents de l’absence de Mgr Ravel à la messe chrismale de cette année, car il recevait le candidat Emmanuel Macron à Strasbourg ce jour-là.

Qu’il puisse y avoir des difficultés dans un diocèse n’est certes pas étonnant. Il ne s’agit sans doute pas de difficultés capitales, au vu de la publicité donnée à la visite. Alors ? S’agirait-il pour le Vatican, et spécialement pour le Pape, de donner un signal aux évêques français ? Mais quel signal ? Dans le climat actuel de fin de pontificat, il est difficile de se prononcer.