Vatican : 7 ans et 3 mois de prison requis contre le cardinal Becciu

Source: FSSPX Actualités

Le cardinal Angelo Becciu rattrapé par les affaires

Le promoteur de justice du Vatican, Alessandro Diddi, a demandé 7 ans et 3 mois de prison pour le cardinal italien Angelo Becciu, accusé de corruption. C’est la première fois dans l’histoire que le bureau du procureur du Vatican demande une peine de prison pour un cardinal. La sentence finale de cette longue procédure devrait être connue avant décembre prochain.

Le mercredi 26 juillet, le promoteur de justice, a requis un total de 73 ans et un mois de prison, ainsi que diverses déchéances et amendes, pour les 10 accusés dans le cadre de la gestion des fonds de la Secrétairerie d’Etat.

Le cardinal Becciu, qui continue de défendre son innocence, est accusé de détournement de fonds aggravé et d’abus de pouvoir pendant les années où il était adjoint aux affaires générales de la Secrétairerie d’Etat, poste qu’il a occupé en 2011.

En outre, Alessandro Diddi accuse le cardinal d’avoir présenté de « faux documents » qui ont entravé l’enquête.

La procédure judiciaire – très complexe en raison de l’ampleur du dossier sur lequel les procureurs travaillent depuis des mois, ainsi que des multiples ramifications de l’affaire – a pour élément central l’achat d’un immeuble à Londres (Royaume-Uni) par le Vatican en 2014, pour sa transformation en appartements de luxe avec un investissement de 350 millions d’euros au total.

L’achat a effectivement été effectué. Cependant, la propriété n’a pas pu être rénovée car elle ne répondait pas aux exigences du droit de l’urbanisme londonien et les autorisations n’ont pas été obtenues.

L’échec de l’opération a causé un grave préjudice aux caisses du Vatican, entre 130 et 180 millions d’euros, dont 55 millions d’euros sont imputables au seul investissement dans l’immeuble londonien.

Le cardinal Becciu, alors adjoint aux affaires générales à la Secrétairerie d’Etat du Vatican, aurait utilisé sa position, selon l’accusation, pour obtenir 300 millions d’euros de prêts de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) et d’un fonds suisse peu recommandable pour financer l’opération immobilière.

En outre, le porporato déchu est accusé d’avoir détourné l’argent du Vatican au profit d’une organisation caritative dirigée par son frère et d’avoir payé une autre accusée du procès, Cecilia Marogna, pour créer des dossiers contenant des informations compromettantes sur le personnel du Vatican.

Il s’agit du plus grand procès de l’ère moderne concernant la criminalité financière au Vatican, avec 10 accusés et une longue liste de chefs d’accusation, dont le détournement de fonds, le blanchiment d’argent, l’abus de pouvoir, le détournement de fonds et la fraude.

Les principaux acteurs de l’affaire londonienne sont les accusés Raffaele Mincione et Gianluigi Torzi, qui ont négocié l’achat, ainsi que le gestionnaire d’investissement du Vatican Enrico Crasso, qui les a aidés.

Il convient de noter que le pape François est intervenu de diverses manières au cours de l’enquête et du procès, soit pour exprimer l’espoir d’un résultat souhaité, soit pour modifier les règles de procédure.

Il est intervenu, par exemple, en demandant au cardinal Becciu de démissionner de son poste de préfet de la Congrégation pour les causes des saints et lui a retiré tous les droits associés au cardinalat, y compris la participation au conclave, le 24 septembre 2020, après l’apparition de rapports l’accusant d’irrégularités financières.