Vatican I : retour sur un concile inachevé (2)
Il y a cent cinquante ans, s’ouvrait le premier concile du Vatican, sous la houlette du pape Pie IX : FSSPX.Actualités revient sur l’histoire passionnante d’un concile qui fut le théâtre de l’opposition entre libéraux et ultramontains, et au terme duquel fut proclamé le dogme de l’infaillibilité pontificale.
Nous sommes à la fin de l’année 1869, le concile Vatican I vient de s’ouvrir le 8 décembre. Après deux semaines au cours desquelles apparaît au grand jour le clivage entre partisans et opposants d’une définition solennelle de l’infaillibilité pontificale, l’examen du premier projet de constitution dogmatique est abordé le 28 décembre 1869.
Le schéma, qui vise à condamner les multiples erreurs dérivant du rationalisme moderne, avait été rédigé par les Pères Schrader et Franzelin, deux jésuites reconnus pour la qualité de leurs travaux sur l’ecclésiologie.
Néanmoins, le projet distribué aux Pères conciliaires est fort mal accueilli dans un premier temps : on lui reproche de développer une pensée peu claire et d’employer un ton agressif. Il est jugé trop affirmatif sur des points qui demeurent librement controversés.
« Il faut enterrer ce schéma avec honneur », déclare ainsi Mgr Thomas Louis Connoly, religieux capucin devenu évêque d’Halifax (Canada), par ailleurs fervent défenseur de la cause des écoles catholiques dans son pays.
Mais les critiques émanent également, et le fait mérite d’être relevé, de plusieurs évêques italiens connus pour leur adhésion aux doctrines romaines. En tout cas, la liberté de ton et la qualité des débats sont de nature à rassurer ceux qui prédisaient que les évêques n’auraient guère leur mot à dire, et que les définitions dogmatiques se feraient par acclamation...
En revanche, du côté des organisateurs du Concile, le sentiment est différent. Le pape Pie IX, tout en faisant savoir que « la physionomie des premiers débats lui causait quelque émotion », ne veut rien faire qui pourrait laisser penser que les délibérations ne sont pas entièrement libres.
Le cardinal Filippo De Angelis, camerlingue et président délégué du Concile, déplore à qui veut l’entendre : « Le Concile ne semble se composer que d’une gauche ! ».
Le 10 janvier 1870, après six séances, les présidents annoncent que le schéma sera renvoyé à la députation de la foi pour être refondu. Entre-temps devront être traités les schémas sur la discipline ecclésiastique. Peut-être trouverait-on là un terrain d’accord permettant de souffler un peu et de refaire l’unité, avant de reprendre les débats sur les questions plus disputées…
A suivre...
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(Source : Fliche et Martin, Histoire de l’Eglise des origines à nos jours, tome 21, Bloud et Gay 1952 - FSSPX.Actualités - 17/01/2020)