Vatican : le déficit augmente, le traitement des cardinaux diminue

Décrite comme « un signe de démonstration concrète de l’esprit de service » cette décision annonce les suivantes qui demanderont une « contribution de la part de tous ».

Le 20 septembre dernier, le pape François a publié une lettre pour demander aux cardinaux de l’aider à lutter contre le « déficit général » du Saint-Siège, leur rappelant avoir reçu du collège cardinalice un mandat sur cette question lors du conclave de 2013.

Pour atteindre le « déficit zéro », le pape annonçait qu’il serait demandé à « chacun » un « effort supplémentaire », sans préciser à qui cet effort serait demandé.

En 2021, il avait déjà diminué leur rémunération de 10% – ainsi que celles d’autres employés de la Curie – pour les émoluments entre 4.500 et 5.000 euros à l’époque. Et désormais, entre 4.000 et 4.500 euros.

Cette mesure intervient après sa décision, le 13 février 2024, de supprimer la gratuité et les tarifs préférentiels pour les logements accordés aux cardinaux et aux responsables de la Curie romaine au Vatican.

La précédente réforme, en 2021, avait été effectuée dans un contexte marqué par la crise économique résultant de la pandémie du Covid-19, mais elle était aussi déterminée par une baisse des dons des fidèles et la nécessité de rendre plus rationnel, transparent et fiable le système existant.

Outre une diminution de salaire pour les cardinaux, pour les responsables de dicastère (-8%) et pour tous les clercs et religieux travaillant à la Curie (-3%), François avait gelé temporairement les primes d’ancienneté de l’ensemble des employés du Vatican.

Pour mener à bien sa réforme, le souverain pontife s’appuie sur le secrétariat pour l’Economie, qu’il a fondé en 2014 dans le but de rééquilibrer les finances vaticanes. Son préfet, Maximino Caballero, est entré en fonction en 2020 après la démission du père Juan Antonio Guerrero Alves pour raisons de santé.

L’état réel des comptes du Vatican est inconnu, le secrétariat pour l’Economie ne publiant plus de bilan financier depuis 2022. Cependant, le Vatican semble contraint de se séparer d’actifs chaque année.

Dans un entretien accordé à Vatican News en 2020, le père Guerrero avait affirmé qu’entre 2016 et 2020, les recettes s’élevaient en moyenne à 270 millions d’euros, pour 320 millions d’euros de dépenses – soit un déficit annuel moyen de 50 millions d’euros, certes lié au poids de la masse salariale des 5000 employés du petit Etat, mais aussi à la baisse drastique des dons des fidèles ces dernières années.