Vatican : un journal annonce faussement le décès de Benoît XVI
Benoît XVI en 2015.
« Le pape Ratzinger est décédé à l’âge de 90 ans. » C’est la fausse information que n’a pas craint de publier Il Quotidiano del Lazio le mardi 27 mars 2018. Le message, paru sur les réseaux sociaux, a été supprimé le jour même.
Dans la soirée du 27 mars 2018, le Saint-Siège a produit un démenti cinglant, par l’image de surcroît, en montrant la visite de François au pape émérite dans l’après-midi du même mardi saint.
Le quotidien italien s'est empressé de publier un communiqué pour rectifier son erreur : « nous nous excusons pour la nouvelle de la mort du pape Ratzinger, une source que nous pensions crédible nous avait informés de ce triste événement (…). Cette nouvelle était infondée, et nous nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous en excuser ».
Depuis plusieurs semaines, note le vaticaniste Andrea Tornielli - et surtout depuis que Benoît XVI a lui-même écrit qu’il se considérait « en pèlerinage vers la maison du Père », les journalistes accrédités au Vatican sont régulièrement sollicités par leurs agences afin de se renseigner sur la santé de Joseph Ratzinger. Les articles pour le jour de sa mort sont d'ores et déjà prêts.
Ce n'est pas la première fois que le décès d'un pape est annoncé faussement. Dans les années 90, alors que Jean-Paul II était en villégiature à Castelgandolfo, un vieux prélat romain avait appris qu’un de ses amis cardinaux avait dû partir en hâte pour la résidence pontificale. Il en avait déduit que le Saint-Père était passé de vie à trépas. Croyant détenir une information de la plus haute importance, le prélat demanda à la fin de la messe du matin, qu’il célébrait dans la basilique Saint-Pierre, des prières pour le pape défunt. Il n'en fallut pas plus pour que la nouvelle se répande dans la presse. Le Vatican dut publier un démenti. Peu après, Jean-Paul II rencontra l’ecclésiastique fautif et, avec un sourire, lui demanda des nouvelles de sa santé.
Déjà sous Pie XII
Très révélateur est l’incident qui se produisit à la fin du pontificat de Pie XII. Le 8 octobre 1958, une agence de presse italienne publia la fausse nouvelle de la mort du pape Pacelli. Celui-ci, agonisant, ne devait mourir que le lendemain. Cela suffit pour que quatre grands journaux italiens publient une édition spéciale. L’incident fut tel que le Saint-Siège émit une protestation officielle auprès du gouvernement italien.
Un haut-prélat romain se trouvait à l'origine de cette fausse nouvelle. Il s’était en effet entendu avec plusieurs vaticanistes afin de leur confier l’exclusivité du décès du pape. Pour ce faire, il avait convenu d’un signe avec eux : lorsque le rideau d’une certaine fenêtre du palais de Castelgandolfo serait déplacé, on pourrait être sûr que le souverain pontife venait de trépasser.
Las ! Tout le stratagème s’effondra lorsqu’une religieuse, chargée du ménage dans l’appartement où se trouvait la fameuse fenêtre, ouvrit grand le rideau, produisant le signal attendu. Les vaticanistes, à l'affût, dans leur frénésie de sensationnel, déclenchèrent le mécanisme qui leur fit perdre toute crédibilité.
Si un journalisme chrétien existe, c’est par son souci de vérité qu’il doit se distinguer, à l’instar de saint François de Sales, patron céleste des écrivains et des journalistes.
(Sources : Tgcom24/Vatican Insider - FSSPX.Actualités - 03/04/2018)