Vénézuéla : les évêques jugent illégitimes des élections anticipées
La campagne pour l’élection présidentielle anticipée du 20 mai, au Vénézuéla, s’est ouverte le 22 avril 2018. Pour les évêques, ce scrutin, s’il est maintenu à cette date, manquera de légitimité étant donnée la crise politique et humanitaire que traverse le pays.
Les évêques vénézuéliens ont publié le 23 avril 2018 une Lettre pastorale dans laquelle ils dressent à nouveau un constat amer de la situation dans le pays. Aucune amélioration n’est apparue depuis le début d’année, au contraire « les maux ont même empiré », écrivent-ils.
La pauvreté, la famine et le chômage ont augmenté tandis que les coupures d’eau, d’électricité ou de gaz sont toujours plus nombreuses. Les habitants quittent par milliers le pays, toutes classes sociales confondues.
Vu les manifestations, l'instabilité et la situation générale du pays, le boycott par les partis d'opposition, les évêques affirment qu'une élection anticipée au 20 mai serait même « illégitime ». Face au chef de l’Etat sortant, le président Nicolas Maduro soutenu par l’armée, se présente un dissident chaviste, Henri Falcón, militaire en retraite de 56 ans.
« Loin d’apporter une solution à la crise dans le pays, concluent les évêques, l’élection peut aggraver la situation et conduire à une catastrophe humanitaire sans précédent. Par conséquent, le report du scrutin pour le dernier trimestre de l’année est urgent ».
Avec ou sans élection, la « Révolution bolivarienne » censée instaurer une démocratie participative populaire et socialiste s'avère un échec complet. « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent. Si le Seigneur ne garde la cité, inutilement veille celui qui la garde ». (Psaume 126)
(Sources : cath.ch/VaticanNews - FSSPX.Actualités - 05/05/2018)