Xi Jinping renforce son pouvoir lors du Congrès du Parti communiste chinois
L’approbation de la troisième « résolution historique » lors du 6e plénum du XIXe comité central du Parti communiste chinois (PCC) était attendue. Le document vante l’avenir du pays sous la direction de Xi Jinping. Le but – consolider et renforcer le pouvoir du secrétaire général du Parti, a été atteint.
Durant ses cent ans d’existence, le PCC n’avait adopté jusqu’alors que deux résolutions sur son histoire.
En 1945, la première avait renforcé l’autorité de Mao Zedong, quatre années après l’arrivée au pouvoir des communistes.
En 1981, la deuxième avait donné à Deng Xiaoping, alors qu’il était en train de lancer les réformes économiques, l’occasion de tourner la page du maoïsme, en reconnaissant les « erreurs » du grand timonier par les excès de la Révolution culturelle qui avait nettement affaibli l’économie.
Ces résolutions ont donc été prises avant que ne s’ouvre une nouvelle ère politique. En provoquant l’adoption de cette troisième résolution, Xi Jinping se situe dans le sillage de ses prédécesseurs, tout en préparant l’ouverture d’une page sur laquelle il inscrira son nom.
Le 6e plénum s’est tenu à huis clos, en présence des 197 membres du Comité central du Parti, de 151 suppléants, et de quelques autres responsables.
Le texte de la résolution qui passe en revue les réalisations du PCC au cours des cent années écoulées, est d’une indigence affligeante. Il consiste en une suite d’autocélébrations du Parti, censé uni au peuple – « multiethnique » est-il systématiquement précisé.
Dans sa conclusion, la résolution souligne que « tout le Parti ne doit en aucun cas s’écarter du marxisme-léninisme, de la pensée de Mao Zedong, de la théorie de Deng Xiaoping, de la pensée importante de la “Triple Représentation” et du concept de développement scientifique ; qu’il doit appliquer intégralement la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère ; (…)
« Il faut appliquer fermement la théorie, la ligne et la stratégie fondamentales du Parti, (…) en s’attachant à préserver résolument la position centrale du secrétaire général Xi Jinping au sein du Comité central et du Parti ainsi que l’autorité et la direction centralisée et unifiée du Comité central du Parti. » Un plébiscite assorti d’un blanc-seing.
Xi Jinping a ainsi atteint un statut que seul Mao avait par le passé. Il a pu développer une politique plus agressive en matière de politique étrangère, avec une hostilité croissante envers Taïwan et des revendications territoriales dans les mers de Chine méridionale et orientale. Ainsi que la mise au pas de Hong Kong.
Avec l’abolition en 2018 de la limite de deux mandats présidentiels, Xi devrait régner jusqu’en 2027 au moins. Il n’a jamais désigné de successeur.
Cette cohésion – dont le lien est pour moitié l’idéologie, pour moitié la terreur – permet à Xi Jinping d’écraser toute résistance, particulièrement les minorités, surtout religieuses, qui sont considérées comme des obstacles au grand triomphe du socialisme – toujours annoncé, jamais réalisé.
Une chose est sûre, les catholiques chinois continueront de souffrir la persécution du régime et la fin de leur calvaire n’est pas encore en vue.
(Sources : asianews/watson.ch/xinhuanews – FSSPX.Actualités)
Illustration : Flickr / Prachatai (CC BY-NC-ND 2.0)