L’ONU épingle le Honduras sur l’avortement et le mariage homosexuel

Source: FSSPX Actualités

Congrès national du Honduras

La décision historique du Honduras de durcir l’interdiction de l’avortement et du « mariage pour tous », a été vertement critiquée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui y voit une décision contraire au « principe de non-régression des droits de l’homme ».

Le 30 décembre 2020, le Congrès argentin légalisait l’avortement : une aubaine pour les féministes latino-américaines qui voyaient dans cette décision historique un possible effet boule de neige dans les pays d’Amérique latine.

Au Honduras pourtant, c’est tout le contraire qui s’est passé, puisque le Parlement du petit Etat d’Amérique centrale a décidé de graver l’interdiction de l’avortement dans le marbre de la loi, le 21 janvier 2021.

Le Congrès national a en effet approuvé un projet d’amendement de la Constitution afin de protéger davantage l’interdiction absolue de l’avortement qui existe déjà dans le pays. Pour que ce crime soit légalisé à l’avenir, il faudrait que les trois quarts des 128 membres du Parlement l’approuvent, ce qui est, dans la pratique, quasiment impossible.

Le projet – intitulé « bouclier anti-avortement au Honduras » – établit une sorte de verrou constitutionnel, non seulement contre l’interruption volontaire de grossesse (IVG), mais encore contre les unions civiles entre personnes de même sexe dont l’interdiction constitutionnelle a également été votée.

Il n’en fallait pas moins pour déclencher l’ire de l’ONU. Par la voie de sa délégation présente au Honduras, l’organisation mondiale a réagi en déclarant que le vote des députés concernant l’interdiction totale de l’avortement était « contraire aux droits de l’homme », et que la réforme constitutionnelle « contrevenait aux obligations internationales ».

De même pour la criminalisation des unions civiles entre personnes de même sexe, l’ONU rappelle au Honduras que les restrictions des droits « en raison de son orientation sexuelle, de son identité de genre et de l’expression de cette identité sont contraires à l’avis de la Cour interaméricaine des droits de l’homme, et au principe de non-régression des droits de l’homme ».

Du côté du Honduras, on ne s’inquiète pas trop de ces protestations. Ainsi Mario Perez, membre du Parti national conservateur au pouvoir – et rapporteur du bouclier anti-avortement – justifie la volonté de son pays de mettre un frein à « la vague de réformes constitutionnelles dans des pays d’Amérique latine, encouragées par des gouvernements de gauche, destinées à légaliser l’avortement, comme cela a eu lieu en Argentine récemment. (…) On ne peut pas le permettre au Honduras », a-t-il ajouté.

Faut-il rappeler que la dépénalisation de l’avortement qui s’est répandue dans de nombreux pays ne représente en aucun cas un « droit à l’avortement », puisque, comme le terme l’indique, dépénaliser c’est « ne plus soumettre une action, un comportement à une sanction pénale », alors que cette action reste parfois susceptible d’autres sanctions.

Cette absence de droit à l’avortement a été rappelée dans la Déclaration de consensus de Genève sur la promotion de la santé de la femme et le renforcement de la famille, signée par 32 pays le 22 octobre 2020. La déclaration réaffirme notamment « qu’il n’existe pas de droit international à l’avortement, ni d’obligation de la part des États de financer ou de faciliter l’avortement, conformément au consensus international établi de longue date selon lequel chaque nation a le droit souverain de mettre en œuvre des programmes et des activités en conformité avec ses lois et politiques ». L’ONU ferait bien d’en prendre note.