
Les dernières éditions de l’Annuaire des statistiques de l’Eglise et de l’Annuaire pontifical ont été présentées le 13 juin 2018, dans la Salle de presse du Saint-Siège. Cette mise à jour attendue permet d'apprécier avec précision le poids de l’Eglise dans le monde contemporain.
Un nombre de baptisés stable
Le nombre de catholiques dans le monde est passé de 1,285 milliard à 1,299 milliard entre 2015 et 2016. Cette augmentation globale de 1,1% est légèrement inférieure à celle de la population mondiale sur la même période, de sorte qu’en proportion les catholiques représentaient 17,67% de la population en 2016 contre 17,73% l’année précédente.
L’Amérique poumon de l’Eglise en face d’une Europe qui s’essouffle
48,6% des membres de l’Eglise appartiennent au continent américain, la plus grande part (57,5%) étant réservée à l’Amérique du Sud, notamment au Brésil.
Sur le continent asiatique, l'Eglise croît lentement. Dans cette zone où sont concentrés 60% de la population mondiale, la proportion de catholiques s'élève à 11%. La plupart d'entre eux – 76% des catholiques d'Asie du Sud-Est – vivent aux Philippines (85 millions de catholiques en 2016) ou en Inde (22 millions).
L'Afrique rassemble 17,6% des catholiques de la planète et se caractérise par son dynamisme : le nombre de fidèles y est passé d'un peu plus de 185 millions en 2010 à plus de 228 millions en 2016. La République Démocratique du Congo, le Nigeria, l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya sont les pays où l’on trouve le plus de catholiques sur le continent africain.
L'Europe, qui abrite près de 22% de la population catholique mondiale, stagne. L'augmentation du nombre de catholiques dans la période 2010-2016 est quasiment nulle, à 0,2%.

Un nombre de prêtres stabilisé
En 2016, le nombre de prêtres dans le monde s'élève à 414.969 : 67,9% d'entre eux appartiennent au clergé diocésain et 32,1% au clergé religieux.
Par rapport au nombre de prêtres : si de 2010 à 2014, la croissance a été faible (+0,22% par an sur la période), au cours des deux années suivantes, 2015 et 2016, le nombre de prêtres diminue de 0,2%.
A noter que les baisses se concentrent en Amérique du Nord (-2,7%), en Europe (-2,8%) et au Moyen-Orient (-1,7%), tandis que des hausses de +4 à +5% s’opèrent dans toutes les autres régions, à l'exception de l'Amérique centrale et de l'Océanie, où l'augmentation est de 2%.
Sur l'ensemble de la période 2010-2016, le nombre de prêtres a augmenté de 0,7%, passant de 412.236 à 414.969.
Le manque de prêtres se fait plus cruellement sentir en Amérique du Sud (12,1% des prêtres et 27,9% des catholiques), en Afrique (10,9% des prêtres et 17,6% des catholiques) et en Amérique centrale (5,3% des prêtres et 11,6% des catholiques).
Une crise des vocations qui demeure
De 116.843 grands séminaristes en 2015, on est passé à 116.160 en 2016 (-0,6%). Au niveau territorial, contrairement aux idées reçues, l’Amérique (surtout le Sud) est le continent avec le taux de vocations le plus bas par rapport à la population catholique (5,13 séminaristes pour 100.000 fidèles) ; l'Europe suit de près avec un quotient de 6,17.
Cette tendance à la décroissance des candidats au sacerdoce dans le monde entier demeure préoccupante pour le futur, et manifeste bien l’impact de la sécularisation des sociétés sur les jeunes, moins portés à offrir leur vie à l’Eglise et à se consacrer à Dieu.
La période post-conciliaire, en faisant fi de la transcendance dans la liturgie et en délaissant le catéchisme, a davantage accompagné ce mouvement d’indifférence générale qu’il ne l’a enrayé. Parmi toutes les expériences entreprises aujourd’hui pour toucher les jeunes et susciter des vocations, celle d’une Tradition libre de toute entrave ne mériterait-elle pas d’être enfin tentée ?