Des voix discordantes en Allemagne

Source: FSSPX Actualités

Cathédrale d’Essen

Trois catholiques du diocèse d’Essen ont adressé un dubium formel à la Congrégation pour la doctrine de la foi à la Pentecôte. La question, déjà évoquée par certains évêques et théologiens, de savoir si l’Eglise catholique d’Allemagne s’est déjà séparée du reste de l’Eglise universelle, y est abordée.

« Nous sommes trois catholiques du diocèse d’Essen. Nous sommes impliqués dans la vie paroissiale depuis de nombreuses années dans divers ministères. Depuis de nombreuses années, nous avons fait l’expérience de la polarisation croissante dans les communautés locales. »

L’un des trois initiateurs, André Wiechmann, de Bochum, a déclaré à CNA que le « grand souci d’unité » les avait amenés à se demander si un schisme n’avait pas déjà eu lieu. « De mon point de vue, le schisme a déjà eu lieu », a ajouté Wiechmann.

Ce sont surtout les demandes d’ordination des femmes, la bénédiction des partenariats homosexuels malgré l’interdiction explicite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ainsi que le fait que les laïcs « continuent à ignorer de manière démonstrative l’interdiction de la prédication dans la célébration eucharistique » qui ont poussé Wiechmann à formuler le dubium.

Avec d’autres croyants, ils ont réalisé que nombre de personnes partageaient leurs préoccupations. Le groupe sait qu’il n’a « aucun droit légal à une réponse » de Rome. « La cabane de l’Église au nord des Alpes est en train de brûler », a déclaré l’initiateur dans son entretien à CNA.

Le rôle de la “Voie synodale”

Pour les catholiques fidèles au Magistère, la “voie synodale” recèle le danger d’une plus grande “polarisation et division”. Wiechmann explique :

« L’Eglise catholique d’Allemagne y discute de son détachement de l’Eglise universelle. En traitant des questions qui contredisent le Magistère et en empruntant une voie particulière, la ‘Voie synodale’ déçoit inévitablement les attentes des catholiques pour lesquels le Catéchisme et le Magistère constituent un fondement. »

« Nous espérons donc vivement une réponse de Rome », a déclaré Wiechmann, « également afin de lever le doute de nombreux fidèles ici et de favoriser ainsi la confiance ».

Le dubium

1. Le chemin synodal en Allemagne demande l’ordination des femmes au sacerdoce, bien que le pape Jean-Paul II a déclaré dans Ordinatio sacerdotalis que l’Eglise n’a aucune autorité pour ordonner des femmes prêtres : cette doctrine est requiert le consentement définitif des fidèles (…) ;
2. le Chemin synodal en Allemagne promeut également le changement et l’adaptation de la morale sexuelle de l’Église ;
3. en bénissant les couples homosexuels, on a agi contre l’interdiction explicite de la Congrégation pour la doctrine de la foi : le délit du can. 1371, 2° a donc été constitué ;
4. la forme d’intercommunion pratiquée lors du Congrès œcuménique qui s’est tenu à Francfort-sur-le-Main du 13 au 16 mai 2021 a manifestement dépassé les limites du can. 844, § 4, et donc le délit de communion cultuelle interdite selon le can. 1365 a été rempli ;
5. les laïcs continuent à ignorer de façon manifeste l’interdiction de prêcher à la messe, bien que, selon le can. 767 § 1, cette homélie soit réservée aux prêtres et aux diacres (…) de sorte qu’aucun évêque diocésain ne peut charger un laïc de prêcher l’homélie dans la célébration eucharistique ;
Y a-t-il donc un schisme au sens du can. 751 ?
Bochum, 23.05.2021

Rome répondra-t-elle à ce dubium ?