Face au séisme, le Saint-Siège réplique

Source: FSSPX Actualités

Cardinal Marc Ouellet.

En réponse aux accusations contre le pape François mis en cause pour sa gestion des abus de clercs sur mineurs, le Vatican a déclenché une réplique en deux temps, les 6 et 7 octobre 2018 : enquête approfondie d’une part, lettre ouverte à l’ancien nonce accusateur d’autre part. 

Le 6 octobre 2018, la salle de presse du Saint-Siège annonçait un examen approfondi des archives secrètes concernant le cas de l’archevêque émérite de Washington accusé d’abus sur des clercs, Mgr Théodore McCarrick, tandis que le lendemain, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la congrégation pour les Evêques, écrivait une lettre-ouverte en forme de démenti cinglant à l’ancien nonce, Mgr Carlo Maria Viganò. 

Dans son courrier, le haut prélat présente plusieurs faits censés montrer que les accusations portées par Mgr Viganò contre le pape sont erronées : le cardinal rappelle, entre autres, que la nonciature à Washington – et donc Mgr Viganò en son temps – n’avait jamais fourni d’« informations récentes et décisives sur le comportement » de Mgr McCarrick. 

L’ex-cardinal, retraité en mai 2006, « était exhorté à ne pas voyager et à ne pas faire d’apparitions publiques afin de ne pas provoquer d’autres rumeurs qui circulaient à son sujet », explique notamment Mgr Ouellet pour lequel il est “faux” de présenter les mesures prises à son égard comme des « sanctions » qu’auraient décrétées le pape Benoît XVI et qu’aurait ensuite annulées le pape François. 

Cependant, en expliquant le “peu d’intérêt" du pape pour le cas McCarrick – et ce malgré l’audience accordée à Mgr Viganò le 23 juin 2013 – et devant « la quantité énorme d’informations verbales ou écrites qu’il a dû alors recueillir sur beaucoup de personnes et de situations » au début de son pontificat, le cardinal Ouellet plaide indirectement pour la bonne foi de Mgr Viganò et pour le sérieux des informations qu’il révèle, relève Robert Moynihan dans sa Lettre publiée sur Vatican Insider. 

Reconnaissant néanmoins certaines « failles dans le processus » ayant permis la promotion de Mgr McCarrick, le cardinal préfet de la Congrégation des évêques conclut sa lettre de façon dramatique en regrettant l’attitude « blasphématoire » de Mgr Viganò et en l’appelant à se repentir d’avoir, par ses accusations, infligé « une blessure très douloureuse à l’Epouse du Christ ». 

Pour être plus complet, on doit rappeler que, lors d’une conférence publique prononcée le 1er octobre 2013 à l’Université Villanova de Philadelphie (Etats-Unis), celui qui était encore le cardinal McCarrick avait révélé avoir fait partie d’un groupe de prélats – que d’aucuns nomment le Groupe de Saint-Gall – ayant travaillé à l’élection de Jorge Bergoglio au souverain pontificat, lors du dernier Conclave. Une position qui aurait pu lui valoir une certaine protection ?