L’Océanie, destination possible pour le pape en 2024

Source: FSSPX Actualités

La cathédrale Sainte-Marie à Port Moresby

La nouvelle a été divulguée le 25 janvier 2024 par le ministre des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée : le pape François doit se rendre dans ce pays d’Océanie « pendant trois jours au mois d’août prochain ». Du côté du Vatican, on reste prudent étant donnée la situation politique du pays et l’état de santé du souverain pontife.

Le fait que le pape François veuille aller en Papouasie-Nouvelle-Guinée n’est pas nouveau : il en a parlé à plusieurs reprises, y compris dans de récents entretiens accordés à la presse. Il y réaffirmait son désir de rencontrer les catholiques de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, représentant un peu plus d’un quart de la population, mais aussi ceux du Timor oriental et de l’Indonésie : deux Etats qui étaient à l’agenda du souverain pontife en 2020, un agenda bousculé par la pandémie de Covid 19.

L’annonce du ministre des Affaires étrangères papouasien est intervenue quelques jours après l’audience accordée au président du Timor oriental, Jose Ramos-Horta.

Si le catholicisme n’est présent que depuis la fin du XIXe siècle en Papouasie-Nouvelle-Guinée, la situation est différente au Timor oriental : les Portugais ont apporté leur religion sur l’île au XVIe siècle, et malgré les difficultés qui ont émaillé l’évangélisation de cette contrée hostile, 95% des habitants se réclament aujourd’hui du catholicisme.

Selon l’agence d’informations Asianews, le voyage apostolique en Océanie aurait également un autre objectif à portée beaucoup plus diplomatique : Singapour. Une étape symbolique qui revêtirait une signification particulière compte tenu des liens existant entre la cité-Etat et la Chine.

Toutefois, rien n’est encore décidé de façon définitive : la nonciature de Port Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée), interrogée par les médias locaux, n’a pas voulu faire une quelconque déclaration officielle sur ce sujet.

Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a répondu jeudi 25 janvier aux questions de journalistes : « Il s’agit d’une étape très préliminaire, sans indication précise des pays visités ».

Le pape veut certainement se rendre dans cette région du monde, comme il l’a dit lui-même ; mais il est facile d’imaginer que, face à un itinéraire aussi long et complexe, il soit difficile de projeter l’agenda du successeur de Pierre longtemps à l’avance, compte tenu de son état de santé, et du contexte politique particulier à ce pays de l’Océanie.

Le 10 janvier 2024, des émeutes ont en effet éclaté dans la capitale papouasienne après qu’une « erreur informatique » ait engendré un défaut de paiement ayant touché les traitements des fonctionnaires. Les magasins ont été pris d’assaut, et dans ce climat de guerre civile, une quinzaine de personnes ont perdu la vie.

Le cardinal-archevêque de Port-Moresby, Mgr John Ribat, a fermement condamné les exactions commises par les émeutiers : « ils n’ont pas donné le bon exemple et ont détruit en un seul jour ce que nous avons construit en quarante-neuf ans d’indépendance », a déploré le haut prélat qui en a également profité pour épingler les autorités pour leur inaction face à la hausse généralisée des produits de première nécessité.

Dans un contexte d’extrême tension, le premier ministre papouasien, James Marape, pourrait faire face à un vote de défiance au Parlement dans les semaines à venir : d’aucuns se demandent si l’annonce précipitée d’un voyage qui reste pour l’instant de l’ordre de l’hypothèse, ne serait pas un moyen pour le gouvernement de faire diversion.