Etats-Unis : l’impact positif des lois pro-vie

Source: FSSPX Actualités

Alors que le débat sur l’avortement fait rage aux Etats-Unis, moins d’un an avant l’élection présidentielle de novembre 2024, allant jusqu’à diviser les Républicains, une étude publiée en novembre 2023 tend à montrer une augmentation des naissances dans les Etats qui ont interdit l’interruption volontaire de grossesse (IVG) après la décision prise par la Cour suprême en juin 2022.

Une étude fait parler d’elle outre-Atlantique, alors que le débat sur l’avortement fait rage depuis que la Cour suprême des Etats-Unis a cassé l’arrêt Roe v. Wade en 2022, arrêt par lequel la voie à la légalisation de l’IVG avait été ouverte dans le pays en 1973.

D’après les données collectées par les Centers for Disease Control (CDC) et publiées en novembre dernier, « au cours des six premiers mois de 2023, les naissances ont augmenté de 2,3% en moyenne dans les Etats qui ont imposé une interdiction totale de l’avortement, par rapport à ceux dans lesquels l’IVG est légale, ce qui représentent en moyenne 32 000 naissances ».

Pour Michael News, chercheur associé à l’Institut Charlotte Lozier – la section de recherche de SBA Pro-Life America – la conclusion de l’enquête du CDC, commandée par l'IZA Institute of Labor Economics, démontre une fois de plus que « la législation pro-vie, là où elle existe, entraîne une augmentation du nombre des naissances ».

L’étude révèle entre autres que les effets varient notablement par exemple lorsque l’Etat qui interdit l’avortement est entouré d’autres Etats qui suivent la même politique, nécessitant un trajet beaucoup plus long pour les femmes qui désireraient avoir recours à l’IVG : ainsi au Texas et au Mississippi, l’augmentation du nombre de naissances est de 5,1% et 4,4% respectivement.

« La loi peut sauver des vies », se réjouit Melanie Israel, analyste à Heritage Foundation, qui explique que « beaucoup d’enfants vont pouvoir fêter leur premier anniversaire, ce qui n’aurait pas été possible en l’absence d’une législation pro-vie », et de la décision de la Cour suprême prise en 2022.

Une diminution en certains Etats, une augmentation dans d’autres

Cependant, le Planning Familial prétend avoir enregistré une hausse du nombre d’avortements depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade : il y aurait eu, entre juillet 2022 et juin 2023, 2 200 avortements de plus que sur la même période précédente dans le pays. « Il est possible que l’on puisse voir des vies épargnées dans les Etats pro-vie tandis que l’IVG augmenterait dans les Etats qui continuent de l’encourager », note Melanie Israel.

Il faut peut-être y voir un effet de la polarisation du débat politique sur la question de l’avortement qui se trouve au cœur de la vie politique actuelle américaine : en Ohio, les Démocrates l’ont emporté lors de toutes récentes élections en ayant mis l’accent sur la libéralisation de l’IVG, tandis qu’au niveau fédéral, la progressiste Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente, a annoncé qu’elle allait partir en tournée dans le pays afin de promouvoir le « droit » à l’avortement, au début de l’année 2024.

Une façon de relancer des Démocrates à la traîne dans les sondages, et de faire oublier les mauvais résultats de l’administration Biden dans le cadre de sa politique économique et migratoire, ainsi que ses atermoiements diplomatiques au Proche-Orient ou sur le dossier ukrainien.

L’étude publiée par Centers for Disease Control mettra peut-être un peu de baume au cœur des Républicains, à moins d’un an désormais de la grande élection prévue pour novembre 2024, alors que plusieurs sirènes font retentir aux oreilles du Grand Old Party un bruit selon lequel l’interdiction de l’avortement ne serait plus un thème porteur pour remporter l’adhésion de l’électorat américain.