“Fiducia supplicans” : l’Eglise orthodoxe russe condamne le texte du DDF

Comme le rapporte le Patriarcat de Moscou, le principal point à l’ordre du jour de la réunion était la discussion du texte de la déclaration Fiducia supplicans, adoptée par le DDF le 18 décembre 2023. La mission d’analyser le document a été donnée à la Commission synodale de théologie biblique par le Patriarche Cyril « de Moscou et de toutes les Russies ».

La réunion a débuté par le discours d’ouverture du métropolite Hilarion, président de la CSBB, qui a donné un bref aperçu des orientations actuelles du travail de la commission et a présenté les tâches à accomplir dans le cadre de la session plénière.

Une condamnation unanime de Fiducia supplicans

Les participants à la réunion ont exprimé leurs positions sur le contenu théologique de la déclaration Fiducia supplicans qui, pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise catholique, propose des moyens de bénir les « unions entre personnes de même sexe ».

Les membres de la Commission ont été unanimes à considérer que cette innovation s’éloignait sensiblement de l’enseignement moral chrétien. Le métropolite Hilarion avait déjà averti en décembre dernier que Fiducia supplicans annulait toute possibilité d’union entre son Eglise et Rome.

Les résultats des travaux de la Commission sur cette question seront transmis pour examen au patriarche Cyril.

La Commission synodale de théologie biblique est l’organe théologique et doctrinal du Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe. Créée le 28 décembre 1993, elle succède à la Commission pour l’unité des chrétiens du Saint-Synode (créée en 1979), qui elle-même succédait à la Commission de l’Eglise orthodoxe russe sur les relations inter-chrétiennes (créée le 28 août 1960).

Une condamnation justifiée... mais incomplète et orientée

Il est certes compréhensible que l’Eglise russe réagisse à Fiducia supplicans, et saisisse l’occasion de faire la leçon aux « latins », tout en se distançant du mouvement œcuménique initié par Rome. Mais il faut remarquer que la condamnation vise la bénédiction des couples « de même sexe » et ne parle pas – du moins dans le compte rendu fait par le site du Patriarcat – des couples « irréguliers ».

Cette critique serait en effet malvenue, puisque les « orthodoxes » admettent le divorce et le remariage, comme concession « nécessaire » au péché humain, tout en affirmant qu’il s’agit d’une « exception ». Aussi cela fait-il longtemps qu’il bénissent des « divorcés-remariés » : il ne s’agit donc pas d’un oubli.

Il n’en reste pas moins que, pour ce qui est de la bénédiction des couples « de même sexe », leur refus est justifié, et c’est une affreuse humiliation faite à la véritable Eglise du Christ, l’Eglise catholique, infligée par le pape François et le préfet du DDF, le cardinal Victor Manuel Fernandez. Elle ne cessera que lorsque que la Déclaration du 18 décembre dernier sera retirée et condamnée.