La Curie romaine recadre à nouveau les évêques allemands

Côté Curie, se tenaient les cardinaux Pietro Parolin, secrétaire d’Etat, Victor Fernandéz, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, Robert Prevost, préfet du Dicastère pour les évêques, et Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le culte divin, ainsi que Mgr Filippo Iannone, préfet du Dicastère pour les textes législatifs.

Les évêques allemands étaient représentés pas NN SS Georg Bätzing, Stephan Ackermann, Bertram Meier et Franz-Josef Overbeck. La secrétaire générale de la DBK, Beate Gilles, et le porte-parole de la DBK, Matthias Kopp, étaient également présents.

Compte rendu de la deuxième réunion du Comité synodal

Le communiqué, publié sur le site de la DBK, précise que les évêques allemands ont rendu compte de la dernière réunion du Comité synodal, qui a examiné « les fondements théologiques et les possibilités de structurer juridiquement un organe synodal national ».

Les évêques allemands ont exposé « la relation entre l’exercice du ministère épiscopal et la promotion de la coresponsabilité de tous les croyants », en mettant l’accent « sur les aspects juridiques de l’Eglise en vue d’établir une forme concrète de synodalité dans l’Eglise en Allemagne ».

Ils ont expliqué encore « qu’une commission créée par le Comité synodal se penchera sur les questions relatives à la synodalité et à la structure d’un organe synodal ». Afin d’élaborer un projet pour cet organe, « la commission sera en contact étroit avec une commission correspondante composée de représentants des dicastères compétents », note le communiqué.

La Curie romaine recadre le Conseil synodal

Mais la Curie romaine a mis un cadre sur le futur du Comité synodal, dont le principal objectif est de mettre en place le fameux Conseil synodal « national », qui a déjà été plusieurs fois épinglé par Rome : un cadre assez limitatif, qui porte sur deux points.

D’abord les cardinaux ont demandé que « la dénomination et différents aspects du projet actuel d’un éventuel organe synodal national soient modifiés ». Autrement dit, cet organe ne pourra pas s’appeler « Conseil synodal » national. Les autres « différents aspects » ne sont pas plus précisés.

La deuxième demande concerne le « statut de cet organe » : d’après le communiqué, « il a été convenu qu’il ne serait pas supérieur ou égal à la Conférence épiscopale ». Ce qui est une précision capitale. Il suffit de considérer ce qu’il représente dans le cadre du processus synodal allemand.

Ce Conseil synodal est issu de la décision du Chemin synodal « Fortifier durablement la synodalité : Un Conseil Synodal pour l’Eglise catholique en Allemagne » votée le 10 septembre 2022. Ce document prévoit la création d’un « conseil synodal ».

Ce conseil est décrit comme un « organe de conseil et de décision » qui « délibère sur les évolutions essentielles de l’Eglise et de la société, et prend des décisions de principe, d’importance supra-diocésaine, sur les planifications pastorales, les questions d’avenir et les affaires budgétaires de l’Eglise qui ne sont pas prises au niveau diocésain ».

Ce conseil devra donc être nettement revu à la baisse, à la suite des demandes de la Curie. Mais il n’est pas sûr que cela soit accepté en Allemagne, surtout par le Comité central des catholiques allemands, qui critique les évêques allemands et leur demande la fermeté vis-à-vis de Rome.