Pâques sanglantes au Sri Lanka
Au moins 253 personnes ont trouvé la mort et plus de 500 ont été blessées dans une série d’attentats qui ont visé plusieurs églises durant la célébration de la messe du jour de Pâques, ainsi que des hôtels recevant des touristes. Les autorités srilankaises accusent l’organisation islamiste National Thowheeth Jama’ath (NTJ).
« La bombe a soufflé l’église au moment où nous terminions notre prière en chantant ‘Gloire à Dieu’. Et puis plus rien, juste des images de mort qui défilaient en silence, je n’entendais qu’un sifflement dans mes tympans », se souvient Dilishya Fernando, cité par Le Monde du 23 avril 2019.
Dilishya a perdu son époux dans l’explosion qui a fait au moins 28 victimes dans l’église Saint-Antoine de Padoue de Kochikade, à Colombo. Pradeep Kumar, un hindou qui vit près du sanctuaire, a dit avoir entendu une explosion vers 8h45 du matin. « J’ai entendu le bruit et j’ai vite couru à l’église. Puis j’ai vu de nombreuses personnes tuées et blessées. J’ai aidé à transporter les blessés à l’hôpital », a-t-il expliqué à Ucanews.
Plus lourd est le bilan provisoire dans l’église Saint-Sébastien de Negombo de Colombo, appelée la « petite Rome » : 800 personnes assistaient à la messe lorsqu’un kamikaze a déclenché sa machine infernale. Une centaine de morts sont à déplorer.
Les autres victimes ont trouvé la mort dans un lieu de culte protestant à Batticaloa - l’ancienne capitale - et dans différents hôtels de la capitale.
Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo s’est rendu à l’église Saint-Sébastien et a dénoncé « un acte bestial et inhumain », condamnant « de toutes ses forces cet acte qui a causé tant de morts et de souffrances au peuple ».
Le doigt de l’islam
De Rome, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a réagi : « je condamne cette violence islamiste barbare ».
Dès le début en effet, les autorités srilankaises ont pointé du doigt la responsabilité d’une secte islamiste apparue il y a trois ans dans l’île : le National Thowheeth Jama’ath.
Comme le rapporte Russia Today, ce mouvement avait fait l’objet, dix jours avant Pâques, d'une alerte diffusée auprès des services de police, selon laquelle il préparait plusieurs attentats suicides contre des églises de la minorité chrétienne ainsi que l'ambassade d'Inde à Colombo.
La responsabilité de groupes djihadistes étrangers n’est pas non plus à écarter : « il y a des groupes terroristes internationaux derrière les terroristes locaux », a affirmé le président Maithripala Sirisena à l’Agence France-Presse.
Cela n’a rien d’étonnant : les deux principales officines djihadistes internationales, al-Qaïda et l'organisation Etat islamique, cherchent depuis des années à recruter dans les communautés musulmanes du sous-continent indien. Leur propagande insiste sur les persécutions dont seraient victimes, selon elles, les musulmans de la région.
Dans l’après-midi du 23 avril, l’organisation Etat islamique a fini par revendiquer la paternité des attentats ayant ensanglanté la fête de Pâques sur l'île.
(Sources : ucanews/cath.ch/RussiaToday/LeMonde - FSSPX.Actualités - 25/04/2019)