François devient l’un des papes les plus âgés de l’Histoire

Un synode controversé, cinq voyages apostoliques, dix ans de pontificat : l’actuel successeur de Pierre n’a pas chômé, paraissant même aller de l’avant avec plus de vigueur durant les douze derniers mois, dans ce pontificat atypique par bien des aspects et hors norme.

Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires dans une famille d’origine italienne, Jorge Mario Bergoglio est devenu pape le 13 mars 2013, une première pour un cardinal d’Amérique latine. A l’âge de 87 ans, le pontife argentin est devenu le deuxième pape le plus âgé de l’histoire récente, devancé seulement par le pape Léon XIII.

« Dans l’histoire contemporaine, de 1870 à nos jours, c’est-à-dire, de Pie IX à François, Léon XIII est le pape le plus âgé, mort à 93 ans tandis que le plus jeune est Benoît XV, mort à 67 ans. Pendant cette période, les papes meurent en moyenne à 81 ans, pour un pontificat d’une durée moyenne d’une quinzaine d’années », explique Christophe Dickès, spécialiste en histoire de la papauté.

L’annuaire pontifical évoque bien le cas du pape saint Agathon qui serait mort à plus de cent ans : mais la date précise de la naissance de ce pontife se perd dans les brumes du haut Moyen-Age et son âge n’est pas connu avec certitude.

Outre un monumental gâteau d’anniversaire qu’il a partagé avec les familles venues à sa rencontre le 17 décembre dernier, le pape François aura eu un premier cadeau d’anniversaire d’un genre particulier : la veille, le tribunal pénal du Vatican rendait son verdict dans le cadre de l’affaire de détournement de fonds de la secrétairerie d’Etat.

Mais le second a pris tout le monde de court : la publication de la Déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi sur la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, n’a pas fini de secouer l’Eglise. Avec la complicité du cardinal Manuel Victor Fernandez, ce texte va provoquer des remous importants.

Un pape de plus en plus contesté

« Sa santé décline, c’est un homme fatigué mais il a toute sa tête. Il est plus que jamais à la barre. Les attaques contre lui sont plus virulentes et à 360°, on sent aussi une lassitude généralisée », confient à l’AFP plusieurs sources vaticanes, qui évoquent la personnalité « clivante » du 266e pape de l’Eglise catholique.

De plus en plus contesté en interne par une gouvernance jugée trop personnelle, le plan diplomatique ne semble pas sourire davantage au premier pape jésuite : « on a une diplomatie du Saint-Siège un peu à la peine, parfois parasitée par des initiatives ou prises de parole du pape mal préparées, et qui limitent sa capacité de jouer un rôle de médiation », ajoutent les mêmes sources.

Si les ennuis de santé ne viennent pas trop perturber le pape dans les mois qui viennent – François a été hospitalisé en juin dernier neuf jours durant, et a dû annuler son voyage à Dubaï en raison de problèmes respiratoires – l’année 2024 sera marquée par l’ultime étape du Synode controversé sur l’avenir de l’Eglise.