Allemagne : l´Eglise catholique déplore la continuelle diminution de ses fidèles

Fuente: FSSPX Actualités

La Conférence épiscopale allemande a annoncé le 21 septembre à Bonn que 121.155 catholiques sont sortis de l´Eglise en 2008. Cette augmentation des sorties d´Eglise correspond à la tendance de ces dernières années : 84.389 en 2006, puis 93.667 en 2007. 

Les statistiques révèlent parallèlement une diminution du nombre des nouvelles entrées et de celui des personnes qui réintègrent l´Eglise. En 2008, les retours se sont élevés à 9.546 contre 10.207 en 2007, et 10.823 en 2006. En même temps, le nombre des nouvelles entrées a chuté à 4.388 en 2008 contre 4.881 l´année précédente.

Mgr Robert Zollitsch, président de la Conférence épiscopale allemande et archevêque de Fribourg-en-Brisgau, a qualifié ces chiffres de « douloureux ». Il a déclaré ne rien pouvoir dire pour expliquer les motifs qui les justifient. Il s´agit, a-t-il dit, d´analyser le phénomène. Ces chiffres ont évidemment des incidences sur les impôts encaissés par l´Eglise en Allemagne. Le prélat prévoit une diminution de 10% des recettes.

Ainsi, l´Eglise Catholique comptait 25,18 millions de fidèles en 2008, soit 280.000 membres de moins que l´année précédente. Dans le même temps, le nombre des paroisses et des aumôneries est tombé de 12.265 à 12.080. L´année passée, 48.841 couples se sont mariés à l´église, ce qui représente 552 de moins qu´en 2007. Et, le nombre de funérailles religieuses a augmenté de 5.300 pour atteindre 256´735.

La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X a donné une explication à l´augmentation des sorties d´Eglise en Allemagne. Son supérieur de district, l’abbé Franz Schmidberger, dénonce « l´énorme platitude de la foi, l´absence de profil de l´Eglise en Allemagne, la progression agressive du sécularisme et le manque d´élan missionnaire dans de larges parts de la hiérarchie ». En effet, « Les catholiques forts dans la foi ne tournent pas le dos à l´Eglise, et pas non plus en période de crise économique et financière », a-t-il rappelé dans un message diffusé le 24 septembre. Mais, « aucun évêque en Allemagne n´a développé jusqu´à maintenant un programme pour regagner les non pratiquants et ceux qui ont quitté l´Eglise, ni organisé dans son diocèse une catéchèse généralisée fidèle à la foi. Sournoiserie et couardise à la place de nouvelle évangélisation sont à l´ordre du jour. Le processus d´érosion va donc se poursuivre » a expliqué l’abbé Schmidberger.

Par ailleurs, lors de l’assemblée d´automne à Fulda, la Conférence épiscopale allemande s´est penchée durant une journée sur son engagement envers l´islam. Mgr Zollitsch, s’est déclaré, le 25 septembre en faveur de la formation d´enseignants islamiques de langue allemande pour le domaine religieux. Cela constituerait une étape importante en vue de l´intégration des musulmans et de l´entente interreligieuse dans la République fédérale, a affirmé le président de la Conférence épiscopale. Une telle initiative permettrait également de combattre l´utilisation de la religion pour des intérêts politiques ou économiques, a-t-il ajouté, en regrettant qu´au niveau international, on trouve continuellement des barrières - douloureuses - au dialogue. Car il n´est pas rare que l´échange soit refusé aux chrétiens, a-t-il reconnu en mentionnant la Turquie et quelques pays africains. Malgré tout, le prélat allemand pense que l´Eglise doit se soucier de disposer de suffisamment d’interlocuteurs compétents dans le domaine du dialogue interreligieux.