Belgique : une étude révèle un eugénisme contre les enfants trisomiques

Source: FSSPX Actualités

Une étude publiée par l’Université catholique de Louvain – KU Leuven – tend à montrer que le remboursement du dépistage prénatal non invasif (NIPS) en Belgique, entraine une forte diminution des naissances d’enfants trisomiques, et une hausse correspondante du nombre d’avortements.

Le NIPS permet de dépister sans désagrément majeur, et avec une fiabilité importante, plusieurs anomalies génétiques telles que la trisomie 21.

Au plat pays, depuis le mois de juillet 2017, son coût est entièrement pris en charge par l’assurance sociale : aussi, près de 80 % des femmes enceintes choisissent d’y avoir recours.

Mais, dans le même temps, on observe une augmentation du nombre d’avortements pratiqués en raison de la trisomie 21 dépistée chez l’enfant à naître. C’est ce que montre une étude de l’Université catholique de Louvain publiée le 8 février 2021 dans la revue Nature.

Selon les chercheurs, la proportion de fœtus porteurs de la trisomie 21 est évalué à 0,32 % des cas observés, tandis que la proportion des nouveau-nés porteurs de la trisomie 21 ne représente plus que 0,04 % de l’ensemble des naissances en Belgique en 2018, depuis que le dépistage NIPS s’est généralisé : une différence qui ne peut pas être l’effet du hasard.

Une autre étude, réalisée cette fois en Flandre par le Studiecentrum voor Perinatale Epidemiologie (SPE), confirme d’ailleurs cette tendance : de 42 naissances de nouveau-nés porteurs de la trisomie 21 en 2014, le nombre est descendu à 28 naissances en 2018, ainsi qu’en 2019.

Parallèlement, on estime à 95,5 % la proportion de grossesses interrompues en cas de diagnostic positif de la trisomie 21 chez le fœtus.

Le croisement de ces différentes données conduit ainsi à évaluer à près de 800 le nombre d’avortements réalisés chaque année en Flandre à la suite d’un diagnostic prénatal positif de la trisomie 21 : impossible de ne pas faire le constat d’un eugénisme qui pénètre toujours davantage dans les mentalités.

Cela illustre une nouvelle fois l’un des buts recherchés par le dépistage prénatal. Il est présenté comme la possibilité de se préparer à la venue d’un enfant porteur d’un handicap opérable, et d’établir un protocole pour les soins futurs. Mais le NIPS est surtout une manière subtile de pousser à l’avortement en cas de malformation ou maladie inopérable.

La mentalité malthusienne et abortive désormais bien implantée, les couples ne voient pas l’intérêt de mettre au monde un enfant handicapé – mental ou physique. Désormais l’enfant est réduit à un produit, certes désiré, mais sans défaut important, sous peine d’être jeté au rebut.